2011.11.29

2011.11.29

« KÉNOGAMI : Deux machines à papier : non négociable ! »

Jonquière, le 26 novembre 2011 – KÉNOGAMI : Deux machines à papier : non négociable ! Ce slogan, scandé à maintes reprises à l’occasion de la manifestation de solidarité en soutien aux travailleurs de l’usine Kénogami de Produits forestiers Résolu (PFR), porte le message d’une communauté, d’une ville et d’une région tout entière. C’est un appel au ralliement que les dirigeants syndicaux ont lancé lors de la manifestation en faveur du maintien en activité de la machine numéro 6 de l’usine Kénogami ce samedi, 26 novembre 2011. Plus de 1 000 personnes se sont réunies afin de prendre part au rassemblement organisé par les trois syndicats de Kénogami : le SCEP-FTQ, le SEPB-FTQ et la CSN.

« Ce n’est pas le temps de se diviser. C’est le temps de se rallier pour faire front commun et pour se faire entendre » a martelé Jean-Guy Tremblay qui était entouré des deux autres représentants syndicaux de l’usine Kénogami, Daniel Maltais du SEPB-FTQ et Pierre Thériault de la CSN. Les trois syndicats se sont unis pour porter un message on ne peut plus clair.

« Ça fait longtemps qu’on s’est fait enlever nos culottes (par la compagnie). On a besoin que nos ressources naturelles aient des retombées directes au sein de la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean. On a déjà eu sept machines à papier à Kénogami. On n’en a plus que deux et on va les garder ! », a insisté Jean-Guy Tremblay. Le leader syndical était également accompagné du vice-président provincial du SCEP, Renaud Gagné, qui a appuyé sur le fait que pour chaque emploi perdu, les répercussions se font sentir sur trois travailleurs de la région. Le maintien de la machine numéro 6, autour de laquelle gravitent quelque 150 emplois, revêt donc une importance capitale. . « Il faut qu’on trouve des solutions qui nous permettent de maintenir les emplois à long terme. Les projets à court terme ne nous avancent à rien d’autre qu’à se déchirer entre villes et régions », a ajouté M. Gagné.

Des travailleurs des usines d’Alma et de Dolbeau-Mistassini étaient au côté des travailleurs de Kénogami et dès le départ, le président Tremblay a lancé un appel à l’unité alors même que le milieu saguenéen lutte pour la préservation de ses acquis à Kénogami, Dolbeau-Mistassini nourrit encore l’espoir de voir son usine rouvrir. Des citoyens et des familles du secteur sont aussi sortis aussi dans la rue afin de revendiquer le maintien des emplois.

Le représentant régional de la FTQ, Jean-Marc Crevier a livré un discours percutant en insistant lui aussi sur la solidarité. « J’ai toujours dit la même affaire. Je ne suis pas la personne qui va se chicaner avec les familles du haut-du-Lac et du Saguenay » a-t-il fait valoir sous les applaudissements de la foule. Citant en exemple les investissements massifs récemment annoncés par l’entreprise Chantiers Chibougamau pour la réalisation de projets novateurs, Jean-Marc Crevier veut savoir pourquoi, en revanche, Produits forestiers Résolu cherche toujours à imposer des concessions à ses travailleurs. « L’un des meilleurs moyens d’assurer la pérennité des emplois, c’est le développement des nouveaux produits fabriqués à partir de la fibre de bois comme la rayonne, la nanotechnologie et bien d’autres, puisque les possibilités sont nombreuses. »

« Il y a des limites à toujours donner. Ces compagnies ont des avantages par l’énergie et l’électricité. Les barrages, c’est payant. Mais c’est toujours concession après concession pour les travailleurs » a-t-il signifié. Jean-Marc Crevier a également profité de cette tribune pour rappeler l’engagement du Fonds de solidarité FTQ à l’égard de la papeterie de Kénogami. « S’il y a des projets intéressants pour Kénogami, le Fonds va être là aussi », a enchaîné le leader syndical.

Plusieurs élus étaient présents : le maire de Saguenay, Jean Tremblay, croit toujours en l’avenir de la machine numéro 6, vieille de 100 ans. « Cette machine-là est vieille, mais elle est rentable ». Le conseiller municipal, Claude Tremblay, ayant lui-même travaillé pendant 35 ans dans cette usine et milité au sein du SCEP local 50Q veut lui aussi assurer la pérennité de l’usine locale. « En 1990, on avait refusé d’aller en grève pour protéger l’avenir de l’usine. On a fait de gros efforts au niveau de la réorganisation du travail. La machine numéro 6 est encore rentable et il faut se battre jusqu’à la fin ». Le conseiller municipal, responsable du secteur Kénogami, lutte depuis plusieurs années contre la dévitalisation de ce secteur de la ville.

L’intervention du député fédéral NPD, Claude Patry, a été aussi très prisée : il a évoqué avec beaucoup de justesse l’état de peur dans lequel vivent ces travailleurs, ayant vécu pareille situation avec l’usine Vaudreuil et le Complexe Jonquière de Rio-Tinto, ainsi que la peur pour les officiers syndicaux d’avoir à annoncer à leurs collègues de travail qu’ils perdront bientôt leur emploi. Il a ajouté qu’il faut changer cette peur en énergie pour continuer à avoir la motivation de porter un message d’espoir et travailler pour assurer l’avenir des emplois d’une machine dont on annonce la mort imminente. Pour sa part, le député péquiste, Sylvain Gaudreault, a réaffirmé qu’il existe des solutions concrètes pour assurer le maintien des activités des deux machines de la papeterie. « Dans d’autres coins du monde, la forêt procure beaucoup d’emplois dans la transformation. Le bois y est vu comme un matériau d’avenir, écologique et renouvelable. Il est temps de reprendre le contrôle sur nos richesses naturelles pour en retirer ce qui nous revient ».

Pour le SCEP, la seule manière de se sortir de cette spirale sans fin de déchirements entre régions alors qu’on ferme une usine au détriment d’une autre, c’est de penser autrement. « Nous devons mettre en place des solutions durables pour le maintien des emplois. La forêt sera toujours là. On a cette ressource à notre disponibilité. La différence se fera dans notre capacité à innover dans de nouveaux créneaux et à créer de nouvelles manières de faire pour assurer l’avenir des emplois et de l’industrie ».

La présidente du Conseil régional FTQ Saguenay–Lac-St-Jean, Marcelle Perron, a terminé les allocutions en se faisant rassembleuse, soutenant que le temps est au ralliement et non aux divisions et elle a clôturé l’activité sur le ton de la solidarité.

Le SCEP-FTQ est le plus important syndicat dans l’industrie de la forêt et de la transformation du bois au Québec. Il est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale, la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec et membre des Conseils régionaux FTQ Saguenay–Lac-St-Jean et haut du Lac-St-Jean–Chibougamau-Chapais.

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