2013.02.25

2013.02.25

Le mouvement prend de l’ampleur

(Chicoutimi) Pas moins de 2000 personnes ont manifesté leur grogne au gouvernement conservateur, samedi après-midi. La mobilisation orchestrée par la FTQ contre la réforme de l’assurance-emploi n’est pas passée inaperçue. Et, visiblement, le mouvement prend de l’ampleur.

«Les conservateurs, c’est des «crosseurs»!» et «Harper, dictateur», étaient les slogans les plus populaires, samedi. Sous les airs de la chanson des Colocs Bonyeu donne moé une job, les travailleurs touchés par la réforme de l’assurance-emploi en avaient gros sur le cœur.

La semaine dernière, lors de la manifestation organisée à Jonquière, ils étaient environ 400 manifestants. Aujourd’hui, ils étaient au moins 1500 de plus. « On est vraiment content de la réponse des gens. Le mouvement prend de l’ampleur et le message passe de plus en plus. Il faut continuer à bouger », a indiqué le député néodémocrate Claude Patry, pour qui le dossier de l’assurance-emploi demeure une priorité. Celui-ci participe à plusieurs manifestations à travers le pays. Il sent d’ailleurs que le mouvement fait des petits.

La marche débutait à 11h sur le stationnement de l’édifice de la CCQ de Chicoutimi. Les manifestants ont marché durant près d’une heure, arpentant la rue des Champs-Élysées jusqu’au boulevard Talbot. La manifestation prenait fin dans le stationnement de Radio-Canada de la rue des Saguenéens. Des personnalités régionales bien connues ont pris part au mouvement. Outre Claude Patry, son collègue Dany Morin ouvrait la marche. Il était accompagné du président régional de la FTQ, Jean-Marc Crevier, du député et président du Conseil du trésor Stéphane Bédard et du président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Bernard Généreux.

En plus du traditionnel « So,so, so, solidarité », les manifestants scandaient, haut et fort, leur colère au gouvernement fédéral. Et le ministre Denis Lebel n’a pas été épargné par les insultes des gens présents.

Une pancarte représentait d’ailleurs le ministre conservateur comme étant le perroquet du premier ministre du Canada. « Cette réforme, c’est une réelle menace pour notre région. Il s’agit d’une réforme tout à fait odieuse. C’est une loi qui s’attaque aux chômeurs à la place de s’attaquer au chômage. Le gouvernement conservateur doit reculer », a lancé le président de la FQM, Bernard Généreux, sous les applaudissements des manifestants.

Jean-Marc Crevier était également ravi de voir autant de monde, hier midi. « L’assurance-emploi, ça touche tout le monde. Nous avons des gens des milieux de l’éducation, du tourisme, de la forêt et de la construction. Ces gens-là bâtissent le Québec et le gouvernement Harper les démolit », a affirmé Jean-Marc Crevier.

« L’accès à l’assurance-emploi est rendu tellement contraignant que plus personne ne sera tenté de faire de demande. Le signal que les conservateurs envoient est clair : si vous demandez de l’assurance-emploi, nous allons vous traquer. Pour moi, les visites impromptues, c’est le retour des Boubou-macoutes. Être chômeur, ce n’est pas un crime » a indiqué Claude Patry, en faisant référence aux agents de l’Aide sociale qui, sous Robert Bourassa dans les années 90, traquaient les prestataires jusque dans leur résidence.

Même son de cloche du côté de Stéphane Bédard, qui tenait à prendre part à la manifestation. « Je suis très content de voir la participation des gens aujourd’hui. Un tel nombre envoie un signal clair. L’assurance-emploi, ça touche tout le monde », a indiqué le ministre et député de Chicoutimi.
De nombreux manifestants avaient usé d’imagination pour passer leur message. C’était le cas de Marc Deschênes, un travailleur de la construction au chômage. Il avait enfilé une boîte de carton, sur laquelle on pouvait lire « ma maison ».

« Avec cette réforme, Harper est en train de nous voler. Je vais me ramasser avec une boîte comme maison! Cette réforme n’a aucun sens », a lancé le manifestant, outré.

La grande manifestation s’est déroulée sous escorte policière. Si la circulation a été ralentie durant près d’une heure, tout s’est déroulé dans le calme et l’ordre.

SOURCE : Patricia Rainville – Le Progrès-Dimanche, 24 février 2013

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